La musique de chambre

S’il est vrai que le catalogue de Magnard est assez réduit en quantité, il s’agit principalement d’œuvres amples, complexes et d’un très haut niveau artistique. Et la proportions d’œuvres de genre sonate y est très importante : pas moins de neuf, sur les seize œuvres instrumentales publiées : quatre symphonies, et cinq ouvrages de musique de chambre. La comparaison entre ces deux corpus est du reste assez intéressante.

On a coutume de considérer Magnard comme un symphoniste, rappelant que ses quatre symphonies marquent les grandes étapes de son parcours de compositeur. En réalité, nous pourrions établir un cheminement similaire avec ses cinq œuvres de musique de chambre, avec cette différence sensible que l’ensemble est plus tardif.

Le Quintette pour vents et piano op. 8 est assurément une œuvre de jeunesse, avec son agreste exubérance. La Sonate pour violon et piano op. 13, généreuse et sereine, rayonne de bonheur familial. Si Magnard s’est lancé dans ce Quatuor à cordes op. 16 que vous entendez aujourd’hui, c’est qu’il s’en sentait enfin capable. Le Trio pour violon, violoncelle et piano op. 18, qui suit presque immédiatement, apporte une détente après cet effort colossal. Et la Sonate pour violoncelle et piano op. 20 ouvrait une nouvelle manière qu’hélas Magnard n’a pu poursuivre au-delà de l’œuvre suivante.