Symphonie N° 3

en si bémol mineur. Opus 11.

Composition : septembre 1895 – octobre 1896.

Création : 14 mai 1899 au Nouveau Théâtre, Paris. Direction A. Magnard.

Dédicace : Estelle Fortier-Maire.

Édition : Par l’auteur, décembre 1902.

Présentation :

  1. Introduction et Ouverture. Large – Vif
  2. Danses. Très vif
  3. Pastorale. Modéré
  4. Final. Vif

La Troisième Symphonie est l’ouvrage de Magnard qui a contribué le mieux à la connaissance de sa musique. Elle a toujours été son œuvre symphonique la plus jouée. Et grâce à Ernest Ansermet, qui l’enregistra magistralement en 1968, elle a longtemps été la seule œuvre orchestrale disponible au disque.

Magnard la composa au moment de son mariage, et en dirigea la création lors d’un concert, entièrement consacré à ses compositions, qu’il avait lui-même organisé à Paris, le 14 mai 1899. Paul Dukas, qui assista à ce concert, en apprécia la « parfaite clarté » qui reflète « les nuances les plus vives de la sensibilité personnelle du musicien et ne tire sa limpidité que de l’éclat de leurs teintes. », et parla d’une symphonie qui « se classe au premier rang de la production contemporaine, parmi ces trop rares créations qui […] visent plus haut que l’expression égoïste d’une sensibilité particulière. »

On a parfois surnommée cette symphonie la « Bucolique ». Ce titre, très réducteur, ne doit rien à Magnard et doit être proscrit. Il n’en demeure pas moins qu’elle agit sur l’auditeur de manière particulièrement bienfaisante, et sent bon le terroir.

Le mouvement initial commence par une Introduction, un choral à la fois austère et fervent, auquel succède une Ouverture de forme sonate, dans lequel deux thèmes contrastés, l’un d’une énergie rythmique communicative, et l’autre tendre et ardent, se répondent. Le choral du début conclut ce mouvement lyrique et majestueux.

Le mouvement suivant, qui fait office de scherzo, sont des Danses, qui nous viennent tout droit d’Auvergne, où Magnard faisait alors des séjours au cours desquels il se délectait des « paysages sinistres, bizarres » et des « échappées grandioses sur les plaines du centre ».

Le mouvement lent, Pastorale, est une merveilleuse et mélancolique cantilène au hautbois, dans une atmosphère sereine et apaisée, qui n’est cependant pas exempte de moments plus inquiétants.

Dans le Final, nous retrouvons à nouveau deux thèmes contrastés : une joyeuse ronde roborative, et une mélodie poétique et rêveuse. Mais cette fois ils s’opposent, jouent l’un avec l’autre, avant de se trouver réunis par le choral d’introduction. La symphonie se termine par un rappel d’éléments précédemment entendus, dans une irrésistible allégresse.

 

Pour écouter :

Enregistrement par l’Orchestre National de France dirigé par Serge Baudo (un fichier par mouvement : 1. Introduction et Ouverture / 2. Danses / 3. Pastorale / 4. Final). C’est un lecteur de notre site qui a effectué le transfert en numérique de ce concert donné le 17 octobre 1979 au Théâtre des Champs-Élysées (Paris), et qu’il avait enregistré lors d’une rediffusion sur France-Musique. Merci à lui ! La très grande qualité musicale de cette exécution mérite que nous recherchions les bandes originales. Nous nous y employons.