Bérénice

Tragédie en trois actes (Livret A. Magnard). Opus 19.
Jacques Emile Blanche, la plage de Dieppe
Jacques Emile Blanche, la plage de Dieppe

Composition :

  • Livret : mars – juin 1905.
  • Orchestration : octobre 1905 – décembre 1908.

Création :

  • Ouverture : le 30 janvier 1907 à Nancy, salle Poirel, par l’Orchestre du Conservatoire, sous la direction de G. Ropartz.
  • Intégrale : le 15 décembre 1911 à l’Opéra-Comique (Salle Favart), sous la direction de François Ruhlmann, mise en scène par Albert Carré, avec Marguerite Mérentié (Bérénice), Laurent Swolfs (Titus), Félix Vieuille (Mucien), Marie Charbonnel (Lia), Lucien Vaura (le Chef de la Flotte), Charles Masredon de Poumeyrac (un Officier), Paul Payan (un Esclave).

Dédicace de Bérénice : « A Guy Ropartz, en témoignage d’affection et de reconnaissance. »

Édition : par l’auteur, décembre 1909 (partition chant et piano).

Présentation :

Composé entre 1905 et 1909, le troisième et dernier opéra de Magnard fut créé à l’Opéra-Comique le 15 décembre 1911 dans une indifférence générale. Malgré quelques reprises, il n’est toujours pas sorti de son purgatoire car ses rôles principaux exigent une soprano et un baryton de première force, à la voix large, endurante et puissante. En outre, la pièce de Racine fait l’objet d’une telle condensation que l’intrigue peut se résumer en une phrase : l’empereur romain Titus renonce à Bérénice pour des raisons d’État. Exempt de rebondissements, centré sur les deux protagonistes qui déploient presque continûment un lyrisme intense, le livret en trois actes façonné par le compositeur posera toujours des problèmes scéniques. Ce travers n’ôte rien à la qualité de la musique, splendide. Dans la préface de l’édition, Magnard revendique son modèle : « Ma partition est écrite dans le style wagnérien. Dépourvu du génie nécessaire pour créer une nouvelle forme lyrique, j’ai choisi parmi les styles existants celui qui convenait le mieux à mes goûts tout classiques et à ma culture musicale toute traditionnelle. » Wagnérien, vraiment ? On peine à déceler l’influence, même dans l’ample déclamation et la présence de leitmotive, dont l’usage est beaucoup plus dilué ici. Magnard impose son propre langage (harmonique et orchestral) et se distingue par l’emploi de formes « abstraites » comme la fugue pour la méditation de Titus (début de l’acte II), le compositeur notant lui-même que le retour de l’empereur à l’acte III « a un peu trop l’allure d’un final de sonate ».

[ source : Bru Zane Mediabase ]

Pour écouter :

  • Lien Youtube : Enregistrement de la représentation de la production dirigée par Gaetano Delogu à Marseille en 2001 (avec la partition qui défile)