Chant funèbre

pour orchestre (en si bémol mineur). Opus 9.

Composition : février – juin 1895.

Création : 14 mai 1899 au Nouveau Théâtre, Paris, sous la direction d’A. Magnard.

Dédicace : « à la mémoire de mon père. »

Édition : Par l’auteur, printemps 1904.

Présentation :

D’aucuns considèrent le Chant funèbre (1895), dédié « à la mémoire de mon père », comme le premier véritable chef-d’œuvre de Magnard. Les rapports de Magnard avec son père étaient complexes. Le jeune Albéric rejeta sur son père la responsabilité de la mort de sa mère. Pendant son enfance, leurs rapports étaient presque inexistants. Jeune homme, Magnard refusa toujours de profiter des facilités qu’aurait pu lui donner la puissante situation sociale du directeur du Figaro. Son attitude s’explique bien sûr par la très haute idée qu’il avait de l’indépendance de l’artiste, mais aussi, probablement, par des facteurs beaucoup plus personnels.

Malgré tous les conflits qu’ils eurent, Magnard fut ébranlé par la mort de son père : « Il m’a fallu le perdre pour comprendre à quel point il m’était cher. [ … ] Ce fut une haute et belle intelligence et, d’ici longtemps peut-être, la presse ne pourra s’honorer d’un caractère aussi honnête, aussi fier et aussi indépendant que le sien. » (lettre à Émile Cordonnier). Il interrompit son travail en cours pour lui consacrer cette œuvre d’une quinzaine de minutes, sorte de mouvement lent très émouvant de simplicité et de sincérité.

Pour écouter :

  • Lien Youtube : Concert par l’Orquestra Sinfónica Portuguesa dirigé par João Paulo Santos (images fixes, de style macabre)