Symphonie N° 1

en ut mineur. Opus 4.
Ondine Magnard, Paris quais de la Seine
Ondine Magnard, Paris quais de la Seine

Composition : mars 1889 – mars 1890.

Création : 

  • Deux premiers mouvements : 18 avril 1891 à Paris, à la Société nationale de musique. Direction Gabriel Marie.
  • Intégrale : 12 mars 1893 à Angers. Direction P. Frémaux.

Dédicace : « A mon maître et ami Vincent d’Indy. »

Édition : Baudoux, 1894.

Présentation : 

  1. Strepitato
  2. Religioso. Largo
  3. Presto
  4. Molto energico

Magnard étudie encore avec Vincent d’Indy, qui l’a supervisée, quand il se lance dans sa Première Symphonie. Il avait commencé à composer seulement un peu plus d’un an avant. Pour lui qui eut par la suite bien des hésitations à aborder le quatuor à cordes, voilà qui prouve à quel point il avait confiance en lui dans le domaine de la symphonie.

La création intégrale a lieu à Angers en 1893. Notons que par la suite, il faudra attendre un siècle pour l’entendre à nouveau. L’accueil est assez contrasté. La profusion d’idées, que la concision de l’œuvre compense pour les uns, ou n’aide pas à rendre fluide pour d’autres, est à la fois louée et regrettée. On admire également la science de l’écriture pour un orchestre très fourni (avec notamment trois saxophones, aux sonorités proches de l’orgue, dans le mouvement lent), auquel Magnard renoncera par la suite.

Toute la symphonie est basée sur un thème fondamental, conformément à l’orthodoxie cyclique. Voici ce qu’en dit Magnard, dans Angers-Artiste du 11 mars 1893, la veille de la création de l’œuvre : « La phrase exposée au début de la première partie domine toute la symphonie. Elle fait une courte réapparition dans la seconde partie avant la rentrée du choral ; elle se développe par fragments et s’expose à nouveau dans la troisième partie après le trio ; dans le finale elle fournit la plupart des transitions et, s’affirmant pour la première fois en majeur, achève la conclusion empruntée au choral de la seconde partie. »

Le premier mouvement est indiqué Strepitato (bruyamment !). De forme sonate, il oppose ce fameux thème, heurté et un peu fruste, à un second thème chantant et délicat, plus lent. Il s’achève dans la nuance pianissimo, et nous prépare au mouvement lent.

Il s’agit d’un choral varié, noté Religioso (Largo), d’une ambiance toute différente, étrange, mystérieuse, et en effet recueillie.

Le scherzo traditionnel de la symphonie est un alerte mais sensible Presto, dans lequel le trio, bucolique et pastoral, prend une place assez complexe sur le plan formel.

Moins, toutefois, que le final Molto energico, qui tient à la fois du rondo (avec deux couplets) et de la forme ternaire (le deuxième couplet étant un long épisode tendre et chaleureux).

Laissons Gaston Carraud, le premier biographe de Magnard, conclure : « C’est la plus compliquée de toutes les œuvres de Magnard, frappante déjà, dans son imperfection, par la personnalité de l’accent. ».

 

Pour écouter :

Lien Youtube : Enregistrement pour EMI par l’Orchestre du Capitole de Toulouse dirigé par Michel Plasson